Et si…

Et si je n’avais pas fais ce choix là. Et si j’avais été plus présent(e). Et si je n’avais pas agis de la sorte. Et si j’avais plutôt dis ça. Et si, et si, et si… La liste est longue de tous les « et si » qui peuvent nous traverser l’esprit. Certains portent en eux le poids de conséquences plus lourdes que d’autres. Le problème des « et si » c’est qu’ils ont tendance à faire naître en nous un sale sentiment : celui de la culpabilité. On commence petit à petit à se poser des questions, à refaire le scénario dans sa tête en explorant toutes les possibilités de l’histoire, puis s’installe le regret et ensuite un sentiment de culpabilité.

Un des cas les plus extrêmes pourrait s’appliquer au suicide d’un proche. Et si j’avais été plus présent(e), et si je lui avais dis ça, et si j’avais vu, et si j’avais été moins occupé(e) et si et si et si, peut être que cela l’aurait empêché. Dans ce cas là, soyez convaincu(e) qu’il s’agit là du choix d’une personne. Et le fait d’accepter et respecter le choix de cette personne est aussi une façon de continuer à l’aimer et à l’honorer malgré la souffrance que sa perte engendre. Je suis persuadée que vous l’avez aimé(e) et que vous avez fait du mieux que vous le pouviez au moment où vous la côtoyiez, et que tous les « et si » que vous auriez pu mettre en place en plus n’auraient pas changer cette décision qui était certainement déjà prise. Je sais qu’il s’agit là d’un sujet délicat et que j’aborde des sujets rudes et durs. Mais le « real talk » est parfois nécessaire. Ma volonté n’est ni de blesser ni de heurter qui que ce soit.

Une chose demeure malgré tout, c’est que tous les « et si » de la planète ne pourraient changer ce qui a été fait et qu’il est important d’accepter ce fait. Mais non pas par résignation (fait d’accepter sans protester, et par soumission assez « fataliste », une décision ou un fait du « sort ») mais par résilience (capacité à surmonter un choc traumatique). La nuance est importante car elle possède en elle la notion d’une véritable guérison. Guérir ne veut pas dire oublier. L’empreinte d’un fait passé reste, elle fait partie de votre vécu et sa mémoire révèlera parfois une douleur aiguë. Mais l’acceptation de ce qui est permet d’avancer, et permet à la souffrance d’évoluer et de ne plus être vécue à vif. Et il n’y a aucune culpabilité à avoir non plus dans le fait de vivre des instants de joie et de parfois oublier cette douleur, de ne plus la ressentir et tout simplement de passer à une nouvelle saison de notre vie.

Les « et si » peuvent aussi concerner d’autres parties de notre vie. Cela peut être des choses que l’on a subit (et si je n’étais pas passé par cette rue, et si je n’étais pas allé là je n’aurais jamais rencontré cette personne qui m’a fait du mal) ou encore des choix que l’on a fait. Un des pièges qui se tend lorsque l’on commence à avoir des regrets, c’est d’observer ces choix au filtre de qui nous sommes aujourd’hui. Il est du propre de l’homme d’oublier les choses et de les regarder de façon égocentrée. Et dans ce cas présent, il est important de toujours remettre en place le contexte dans lequel s’est inscrit cette décision ou cet acte. Peut être étions nous sous pression, peut être que notre façon de penser à ce moment là était différente de celle de maintenant ou peut être simplement que vous n’aviez pas réaliser les choses que désormais vous comprenez.

Lorsque je parle de déculpabiliser face aux choix que nous avons fait, je ne sous-entend pas qu’il faille se déresponsabiliser de nos actes. En réalité il s’agit de comprendre qu’au moment où nous les avons commis, nous étions une autre personne que celle que nous sommes aujourd’hui et ce choix là a peut être été un déclencheur pour faire de nous la personne que nous sommes. Il est du propre de l’humain d’évoluer, parce que l’humain est en vie et que la vie est en mouvement. « Le monde est une branloire pérenne » disait Montaigne. Et l’être humain fait partie du monde. Il ne sera jamais le même que la veille, certains évènements et certains choix ont simplement contribué plus fortement à nous faire évoluer. Rappelez-vous simplement que combien même vous pourriez changer radicalement, ou traversez des périodes difficiles de votre vie, ou même être dans une phase de remise en question totale, il est une personne qui ne change pas, qui reste le même et en qui vous pouvez confier car Il vous aidera à traverser et surmonter ces passages parfois rudes de nos vies auxquels chacun est un jour confronté.

Psaumes 102 : 27-28 version Louis Second: Eux, ils disparaîtront, tandis que toi, tu restes là. Ils vieilliront tous comme un vêtement ; tu les remplaceras comme un habit, et ils céderont la place,mais toi, tu es toujours le même et ton existence n’aura pas de fin.

Malachie 3 : 6 version Louis Second : Je suis l’Eternel, je ne change pas, et vous, descendants de Jacob, vous n’avez pas été détruits.

Psaumes 94 : 14 version Louis Second: L’Eternel ne délaisse pas son peuple, il n’abandonne pas son héritage ;

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